Pierre par Christian Bobin

À l’occasion de la disparition de Pierre Soulages, je relis avec un plaisir non contenu le petit livre que Christian Bobin lui a consacré.Je ne commente pas Christian Bobin, je me laisse emporter par ses mots qui s’écoulent et me parlent de moi, et me parlent du noir, me parlent de Soulages. Une furieuse envie, comme une urgence me saisit. Je n’ai jamais vu d’exposition de Soulages, je dois voir au moins une toile. Les photos trouvées sur Internet n’en sont hélas qu’un bien pâle reflet. Ce besoin s’installe en moi de voir une toile, d’apprécier son relief, de le palper du bout des doigts, de franchir cet interdit, au moins par la pensée. J’ai envie de voir ce noir fabuleux qui nous parle des failles et de la lumière. Ce texte est beau, tellement beau, tellement plus beau encore à chaque relecture et ces mots parlent à mon âme.
Ne me lisez pas, lisez Christian Bobin et foncez voir les toiles de Soulages qui vous révèleront à vous-même.
« L’amour -ou l’amitié-, c’est s’approcher si près du coeur de l’autre qu’on en est à jamais irradié. Étrange d’aimer un peintre. Je n’aime pas qu’on accroche quelque chose au mur. »

