Lecture terminée :Humus de Gaspard Koenig:
Une histoire qui met en lumière des vers de terre ne pouvait que me plaire, moi qui me bats avec une terre stérile et desséchée pour vouloir y installer un potager. Quelques belles pages sur la nature et les mœurs y compris la sexualité des vers de terre finement décrites. On ne s’ennuie pas à la lecture de cette histoire pleine d’humour et de rebondissements, et qui fait réfléchir aux grands thèmes actuels : les pesticides qui tuent la terre, les déchets qui nous encombrent, la nature dévastée et qui se venge, et plus généralement à notre époque en pleine crise agricole.
Un sujet brûlant d’actualité : l’écologie et la confrontation à la réalité de deux jeunes étudiants sortis d’AgroParisTech prêts à vouloir mettre en œuvre leurs idéaux. Mais las, la bonne volonté ne suffit pas. Pour rendre à nouveau fertile une terre brûlée par les pesticides et qui a perdu toute sa substantifique moëlle Arthur, néorural petit-fils de paysan, va se heurter à la réalité têtue d’une nature qui ne se laisse pas si facilement manipuler, et des vers qu’on ne peut déplacer selon son bon vouloir. Kevin, lui fils d’ouvrier agricole, se laisse charmer par les mirages de la ville et le greenwashing. Une histoire aussi d’amitié sincère avec ses aléas et ses trahisons.
Mais je n’ai pas aimé la manière dont l’auteur traite ses personnages tous caricaturaux, surtout les femmes qui cumulent tous les poncifs possibles, froides manipulatrices ou nunuches, prêtes à toutes les compromissions pour arriver (à quoi ?). On a du mal à s’attacher à aucun des protagonistes sauf aux vers de terre dont vous saurez tout et on en apprend plus sur la nature des vers que sur la nature humaine. La fin, caricaturale elle aussi, ne m’a pas convaincu.
Je suis très étonnée que ce livre ait obtenu le prix Jean Giono, par les thèmes ruraux peut-être mais nulle part on ne retrouve chez Koenig le talent ou même le souffle de cet auteur. En bref je reste mitigée mais je vous engage à vous faire votre opinion sur ce bouquin par ailleurs bien encensé.
