Un véritable Coup de cœur pour moi. Un futur Goncourt peut-être … Attention ! Ce livre n’est pas une romance ! Ce n’est pas l’histoire d’une passion improbable et contrariée.
C’est l’histoire de Mimo, ses rêves, son génie, ses failles, mêlée à l’histoire de l’Italie qui sombre dans le fascisme, histoires magnifiquement décrites par une plume fluide et poétique que j’ai beaucoup aimé.
C’est aussi l’histoire de deux destins faits pour se rencontrer. Mimo est à l’étroit dans un corps qui ne peut grandir, Viola est étouffée par la place que veut lui assigner sa classe sociale de la haute bourgeoisie, il rêve de prendre sa revanche sur la vie, elle ne rêve que de s’envoler pour d’autres lieux d’autres espaces. Tous les deux ils ne sont pas à leur place, deux enfants précoces avec une intelligence hors du commun.
Une passion contrariée ou impossible ? Non, il s’agit plutôt de la rencontre de deux âmes sœurs broyées par des assignations sociales : il est un nabot, elle est une femme dans un milieu où la place des hommes est prépondérante, mais broyées aussi par les soubresauts de la grande Histoire qui suit inébranlablement sa marche forcenée.
J’ai beaucoup aimé les descriptions de cette Italie que j’aime, le Piémont, Florence, Rome, les odeurs de fleurs d’oranger, cette terre de contraste, l’Arno si calme qui peut un jour peut déborder et tout envahir, et même ces cataclysmes qui peuvent tout détruire. Mais aussi l’Italie des arts de Fra Angelico et de tous les autres.
J’ai beaucoup aimé ces portraits de femmes, une mère qui veut forcer le destin et qui nomme son fils Michelangelo, alors qu’elle sait dès sa naissance qu’il ne grandira jamais, Viola qui se débat pour exister dans un milieu social qui ne peut la reconnaître, Sarah personnage secondaire très attachant
J’ai aimé la relation quasi charnelle de Mimo, avec ce marbre fascinant.
J’ai aimé les failles et les errements de Mimo, son besoin de reconnaissance et ses hésitations à être réellement en connivence avec le régime fasciste.
J’ai lu beaucoup de critiques négatives sur ce livre, comme sur ces livres dont on parle trop et qui déçoivent forcément.
Je vous encourage vivement à le lire, les six cents pages très aérées ne sont pas un obstacle bien au contraire.