Tuamotu : îles de rêve

Je me souviens d’un lagon aux poissons bleus
Et puis de cocotiers que l’alizé traverse
Je me souviens de vahinés aux mains expertes
Assises toutes en rond tressant si vaillamment
des chapeaux éphémères que des touristes pressés oublieront dans l’avion.
Je me souviens de leurs doigts si agiles et de leurs rires
Devant nos mains inefficaces à répéter leurs gestes
pourtant si simples à nos yeux
Leurs rires partagés devant nos résultats piteux.
La troupe s’égayait lorsque le soir tombait
Et l’avion reparti pour d’autres cieux.
Je me souviens pourtant le matin revenu
De les revoir ensemble prêtes comme toujours
Préparant les vertes feuilles qui serviront le jour.
Les avions vont et viennent et le flot de touristes ne tarit pas.
Leur humeur est égale
Seule la pluie tropicale forte et drue
Les chassera de la plage
Les poussant à l’abri.
Noëlle Barbiera